Episode 1: Genève face à ses choix

L’avenir de nos démocraties est en jeu. Élections après élections, les différents pays sont confrontés, dans l’urgence, à la gestion d’une succession de crises au niveau international. Leurs répercussions touchent le quotidien des populations et s’ajoutent aux différents déséquilibres structurels et systémiques qui découlent de la mondialisation débridée et des choix de chacun de nos états. Les gauches et les droites traditionnelles font face à de nouvelles problématiques et perdent de leur légitimité. Les clivages et les postures l’emportent sur le débat ; l’abstention augmente. De profondes remises en question et contestations de nos démocraties en sont issues. Les élections en constituent malgré tout l’apogée. Les choix effectués par les peuples suédois et italien en ce mois de septembre 2022 en démontrent l’intensité.

Au printemps prochain, les genevois se rendront aux urnes pour renouveler à leur tour leur parlement et leur gouvernement. En automne, ce sera le tour des Suisses de renouveler le Conseil national et le Conseil des États, puis à l’Assemblée fédérale d’élire le gouvernement. Même si les votations régulières représentent un facteur de stabilité, le passé récent démontre la possibilité d’imposer paradoxalement, par la succession d’initiatives populaires, un agenda politique remettant également en cause tout aussi profondément certains fondements de la démocratie.

Mais Genève n’est pas tout à fait la Suisse. Ses frontières comme ses liens avec la France font de Genève un canton particulier devant conjuguer ses identités locale, régionale, nationale et internationale. Ville-monde pétrie par le multilatéralisme, elle vit avec une intensité toute particulière la juxtaposition des crises issues de la mondialisation et de son propre système. A l’heure des recompositions politiques, cette alchimie pourrait s’avérer à haut risque pour les années à venir.